Page:Huard - Typographie.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tenir sont déposées dans des tiroirs divisés comme les casses et qu’on appelle des bardeaux.

Ces tiroirs sont déposés le long des murs de l’imprimerie, au bas des rangs et dans les espèces d’établis qu’on appelle pieds de marbre et dont nous verrons l’emploi tout à l’heure.

L’ouvrier fait sa casse lui-même ; si le caractère est neuf, le travail est facile puisque, sortant de la fonte, les lettres sont assemblées par sortes ; s’il a déjà été employé, ce qui est le cas le plus ordinaire, il le prend par paquets, dans le caractère disponible que l’on appelle distribution, précisément parce qu’il s’agit de le distribuer, par sortes, dans les cassetins.

Pendant ce temps, le chef d’atelier, qu’on appelle prote, du grec protos, qui veut dire premier, a remis au chef de chaque équipe, qui se nomme le metteur en pages le texte à imprimer, appelé très improprement copie, que celui-ci distribue aux compositeurs.

S’il s’agit de la composition d’un journal, qui doit être terminée à heure fixe, la copie est divisée en portions très exiguës, de façon qu’un article entier puisse être fait et corrigé en peu de temps ; pour cela le metteur en pages cote les feuillets avec des chiffres et des lettres de repère, afin de pouvoir classer par ordre et très vite, les paquets de composition qui lui seront remis par les typographes.

S’il s’agit d’un long article de revue, d’un roman, d’un ouvrage de longue haleine, en un mot de ce qu’on appelle un labeur, la copie est donnée par portions plus considérables aux compositeurs, qui peuvent alors commencer le travail, et se mettent à lever la lettre.

Pour cela, l’ouvrier assis sur un haut tabouret, mais plus généralement debout devant la casse, sur laquelle est fixée sa


Composteur, système à levier de MM. Fouché frères.


copie, a dans la main gauche son composteur, espèce de règle à rebords, munie d’une coulisse qu’il a fixée d’avance à la