sortis d’un sacrifice. M. S. Lévi a expliqué le rôle que jouent les rites sacrificiels dans la mythologie brahmanique[1]. Voyons comment, plus spécialement, l’histoire des dieux agraires est tissée sur un fond de rites agraires. Pour le montrer, nous allons grouper quelques types de légendes grecques et sémitiques, voisines de celle d’Attis et d’Adonis, et qui sont autant de déformations du thème du sacrifice du dieu. Les unes sont des mythes qui expliquent l’institution de certaines cérémonies, les autres sont des contes, généralement issus de mythes semblables aux premiers[2]. Souvent, les rites commémoratifs qui correspondent à ces légendes (drames sacrés, processions[3], etc.) n’ont, à notre connaissance, aucun des caractères du sacrifice. Mais le thème du sacrifice du dieu est un motif dont l’imagination mythologique a librement usé.
Le tombeau de Zeus en Crète[4], la mort de Pan[5], celle d’Adonis sont assez connus pour qu’il suffise de les mentionner. Adonis a laissé dans les légendes syriennes des descendants qui partagent son sort[6]. Dans quelques cas, il est vrai, les tombeaux divins sont peut-être des monuments du culte des morts. Mais plus souvent, à notre avis, la mort mythique du dieu rappelle le sacrifice rituel ; elle est entourée par la légende, d’ailleurs obscure, mal transmise, incomplète, de circonstances qui permettent d’en déterminer la véritable nature.
- ↑ Doctr., chap. ii ; cf. Bergaigne, Rel. Véd., I, p. 101 sqq.
- ↑ Voir Usener, Stoff d. Griech. Epos, II ; Göttliche Synon., v. C. R., Année sociologique, II, p. 251 sqq.
- ↑ Les épisodes mythiques sont généralement solidaires des cérémonies rituelles, p. 251, sq. Cyprien raconte qu’il avait été, dans sa jeunesse, figurant de la δράκοντος δραματοθργία, à Antioche (Confessio SS. Cypriani, in AA. SS., sept. 26, t. VII, p. 205). Sur la figuration du combat d’Apollon contre Python à Delphes, voir Frazer, Pausanias, III, p. 52, t. V, p. 244.
- ↑ Cyrille, Adv. Julian., X, p. 342, D. — Diodore, VI, 5, 3.
- ↑ Mannhardt, W. F. K., II, p. 433, cf. p. 149.
- ↑ Clermont-Ganneau, La stèle de Byblos in Bibl. Éc. Hautes Études, 44, p. 28. — Eerdmans, Der Ursprung der Ceremonien des Hosein Festes, Zeitschr. f. Assyrologie, 1894, p. 280 sqq.