généralement oubliée ; ils sont présentés comme des combats météorologiques entre les dieux de la lumière et ceux des ténèbres ou de l’abîme[1], entre les dieux du ciel et ceux de l’enfer. Mais il est extrêmement difficile de distinguer avec netteté le caractère de chacun des combattants. Ce sont des êtres de même nature, dont la différenciation, accidentelle et instable, appartient à l’imagination religieuse. Leur parenté apparaît pleinement dans le panthéon assyrien. Ashshur et Marduk, dieux solaires, sont les rois des Anunnakis, les sept dieux de l’abîme[2]. Nergal que l’on appelle quelquefois Gibil, dieu du feu, porte ailleurs un nom de monstre infernal. Quant aux sept dieux de l’abime, il est difficile, surtout dans les mythologies qui succédèrent à la mythologie assyrienne, de les distinguer des sept dieux planétaires, exécuteurs des volontés célestes[3]. Bien avant le syncrétisme gréco-romain qui faisait du soleil le maître de l’Adès[4] et rapprochait Mithra de Pluton et de Typhon[5], les tablettes assyriennes disaient que Marduk gouverne l’abîme[6], que Gibil, le feu[7], et Marduk lui-même sont fils de l’abime[8]. En Crète, les Titans qui mettaient à mort Dionysos étaient ses parents[9]. Ailleurs, les dieux ennemis étaient des frères, souvent des jumeaux[10]. Quel-
- ↑ Cf. Usener, Stoff d. Griech. Epos.
- ↑ K. 2801, 1 (Beitr. z. Assyr., III, p. 228 ; ib., II, p. 258, 259). — K. 2585. — Šamaš juge des Anunnakis. — K. 606, Etana meurtrier des Anunnakis.
- ↑ Cf. Talm. Bab., Chillin., fol. 91 T. — Haarbrücker, Schahrastani, Religionsparteien und Philosophenschulen, Halle, 1851, p. 5 sqq.
- ↑ Parthey, Pap Berl., i, v, 321 sqq.
- ↑ Martianus Capella, De nuptiis Philologiæ et Mercurii, II, 85.
- ↑ W. A. I., IV, 21, 1 c.
- ↑ id., 14, 2, Rev. 9 : Gibil, mar apsi (fils de l’abîme).
- ↑ id., 22, 1, obv. 30.
- ↑ Cf. Usener, Stoff, etc., II : Thersite = Pharmakos accusé par Achille d’avoir dérobé les coupes d’Apollon et mis à mort ; et d’autre part Thersite = Theritas = Apollon.
- ↑ Stucken, Astralmythen, II, Lot.