fice, aussi primitif et aussi irréductible que la communion. Si le système sacrificiel a son principe d’unité, il doit être cherché ailleurs.
L’erreur de R. Smith a été surtout une erreur de méthode. Au lieu d’analyser dans sa complexité originaire le système du rituel sémitique, il s’est plutôt attaché à grouper généalogiquement les faits d’après les rapports d’analogie qu’il croyait apercevoir entre eux. C’est, d’ailleurs, un trait commun aux anthropologues anglais qui sont préoccupés avant tout d’accumuler et de classer des documents. Pour nous, nous ne voulons pas faire à notre tour une encyclopédie qu’il nous serait impossible de rendre complète et qui, venant après les leurs, ne serait pas utile. Nous tâcherons de bien étudier des faits typiques. Ces faits, nous les emprunterons particulièrement aux textes sanscrits et à la Bible. Nous sommes loin d’avoir sur les sacrifices grecs et romains des documents de la même valeur. En rapprochant les renseignements épars, fournis par les inscriptions et les auteurs, on ne constitue qu’un rituel disparate. Au contraire, nous avons dans la Bible et dans les textes hindous des corps de doctrines qui appartiennent à une époque déterminée. Le document est direct, rédigé par les acteurs eux-mêmes, dans leur langue, dans l’esprit même où ils accomplissaient les rites, sinon avec une conscience toujours bien nette de l’origine et du motif de leurs actes.
Sans doute, alors qu’il s’agit d’arriver à distinguer les formes simples et élémentaires d’une institution, il est fâcheux de prendre pour point de départ de la recherche des rituels compliqués, récents, commentés et probablement déformés par une théologie savante. Mais, dans cet ordre de faits, toute recherche purement historique est vaine. L’antiquité des textes ou des faits rapportés, la barbarie relative des peuples, la simplicité apparente des rites sont des indices chronologiques trompeurs. Il est excessif de chercher dans un chapelet de vers de l’Iliade une image approximative du sacrifice grec primitif ; ils ne