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I

DÉFINITION ET UNITÉ DU SYSTÈME SACRIFICIEL

Mais il importe, avant d’aller plus loin, de donner une définition extérieure des faits que nous désignons sous le nom de sacrifice.

Le mot de sacrifice suggère immédiatement l’idée de consécration et l’on pourrait être induit à croire que les deux notions se confondent. Il est bien certain, en effet, que le sacrifice implique toujours une consécration ; dans tout

    plétant l’un l’autre. Sans leur attribuer de dates précises, même approchées, on peut dire qu’ils sont incompréhensibles les uns sans les autres. Le sens des prières, les opinions des brahmanes, leurs actes, sont absolument solidaires, et la signification des faits ne peut être donnée que par une comparaison incessante de tous ces textes. Ces derniers se répartissent suivant les fonctions des prêtres qui les emploient, et les divers clans brahmaniques. Nous nous sommes servis des suivants : I. Écoles du récitant : le Ṛg Veda (= R. V.), recueil des hymnes employés par le hotar (nous ne voulons pas dire qu’il ne contienne que des hymnes rituels, ni qu’il soit de date récente), édit. Max Müller, 2e  ; traduction Ludwig ; puis entre autres textes de cette école, l’Aitareya Brâhmaṇa (= Ait. B.), édit. Aufrecht (citée par Adhyaya et Khaṇḍa), traduction Haug ; comme Sûtra de l’une des branches de cette école, l’Âçvalâyana çrauta sûtra, édit. Bibl. Ind. (= Âçv. çr. sû.). — II. Écoles de l’officiant. a) École du Yajur-Veda blanc (Vâjasaneyins) dont les textes sont édités par Weber : Vâjasaneyi-Saṃhitâ (= V. S.), Veda des formules ; Çatapatha Brâhmaṇa (= Çat. Br.), trad. Eggeling, in Sacred Books of the East (= S. B. E.), XII, XIII, XLI, XLVI ; Kâtyâyana çrauta-sûtra (= Kât. çr. sû.) ; — b) école du Yajur Veda noir (Taittirtyas) : Taittirîya Saṃhitâ (= T. S.), éd. Weber, Indische Studien, XI et XII, contient les formules et le Brâhmaṇa ; Taittirîya Brâhmaṇa (= T. B.) contient de même des formules et le Brâhmaṇa ; Âpastamba-çrauta-sûtra (édit. Garbe), dont nous avons tout particulièrement suivi le rituel. — À ces textes se superposent ceux du rituel domestique, les gṛhya sûtras des diverses écoles (trad. Oldenberg in S. B. E. XXIX, XXX). — À côté d’eux, se trouve la série des textes atharvaniques (du brahman) : Atharva-Veda (= A. V.), Veda des incantations, édit. Whitney et Roth ; traductions : choix, Bloomfield in S. B. E. XLVIII ; livres VIII-XIII, V. Henry. Kauçika sûtra (= Kauç. sû.), édit. Bloomfield. — Notre étude du rituel hindou eût été impossible sans les livres de M. Schwab et de M. Hillebrandt, et sans l’assistance personnelle de MM. Caland, Winternitz et Sylvain Lévi, maîtres de l’un d’entre nous.

    Pour notre étude du sacrifice biblique, nous prendrons pour base le