Page:Hubert - Frédéric de Minski ou le Tribunal de famille, 1810.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

invariablement mon irrésolution , sur le sort de Frédéric. Présentez-moi toujours l’image d’Auguste , de cet enfant; l’objet de ma prédilection ; végétant dans l’obscurité, tant qu’existera son frère. Retracez-moi les fautes et les torts de ce frère*impérieux , dont la jeunesse fut si orageuse , et fit naître Panthi patie que son père conçut et conserva pour moi jusqu’au tombeau. Ranimez par ces tableaux , ma vengeance expirante dans mon cœur , à la vue de l’épouventable dan¬ ger dont il est menacé. Sa fuine est le résultat de nos com¬ binaisons,et cependant» je ne peux pae défendre d’un sentiment de pitié, plus fort que moi-même, en pensant à l’état déplo¬ rable auquel nous l’avons réduit. donasko, surprit* Voudriez-vous le sauver ? PAULINA. Non. Si j’en avais la volonté , je ne pourrais l’entrepren¬ dre sans me compromettre. Je m’en suis fait un ennemi et un ennemi qui m’accablerait si je lui en laissais la faculté ! Je l’ai attaqué la première} il faut qu’il succombe. Mais je l’a¬ voue , si j’avais prévu les funestes conséquences de cette in¬ trigue , je ne l’aurais peut-être pas poursuivi avec tant d’a¬ charnement. D O N A S X 6. Que vous êtes peù d’accord avec vous-même? Etait-il un antre moyen de rendre votre Auguste trauquilie possesseur d’une fortune immense , et du rang Le plus distingué? PAULINA. On pouvait donner moins d’éclat à la perte de Frédéric* ?n ô N A s x o. Alors il eût fallu vous charger vous-même de ce crime. Qui voua garantira que, malgré toute votre prévoyance, voua n’auriez pas été en butte aux soupçons , et peut-être à une\t{ accusation aussi grave qu’humiliante. Vous plaindrez-vous d’avoir été trop bien servié par l’affidé que, nous avions placé auprès de Frédéric. Fidèle à vos instructions , il a usé des moyens que vous avez mis en son pouvoir } votre but est rempli : Frédéric est perdu } Àugüste va lui succéder ! que vous faut-il de plus ?\t' PAULINA. La paix de ma conscience ! la tranquillité de l’àme • ce bien précieux , dont on ne connaît le pr^z que quand on l’a perdu. donasko. Mais enfin , ne désiriez-vous pas la mort de Frédéric ? '\tpaulina.\t/ Oui : mais je la voulais glorieuse et telle qu’un officier Po¬ lonais doit la trouver sur le champ de bataille.