Page:Hubert - La Torture aux Pays-Bas autrichiens pendant le XVIIIe siècle.djvu/150

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table, et que ledi B… a eu le coup vite assez, aiant tombé sur un chaudron qui etoit dans le coin de la maison, et qu’il se pourroit bien qu’il auroit été blessé à la tête en tombant sur le chaudron, et que la veuve Marie Bietmé est venue pour mettre L’entre deux et les separer.

Et quant à Gille M…, dénie d’avoir jamais commis aucun vol ny crime avec luy ; ne croiant pas que ce soit ledit M… qui ait fait donné un Ecu au vicaire de Hannut, lorsqu’il revenoit des Vinnes, il y a quatre à cinq ans ; qu’au contraire deux hommes, L’un de Finnes, nommé G… et L’autre, nommé V… de Hannut, qui est mort, ont été soubçonnés d’avoir fait donner cet Ecu au vicaire, et que personne ne peut dire quil ait jamais fait tord à personne.

Ajoutant qu’il n’a point menassé ailleurs ledi B… le jour qu’il fut tué ; ne fut chez Adrienne à fontaine, lorsque ledit B… Luy dit qu’il luy donneroit des coups de baton, a quoy il repondit, que si cela arrivoit, qu’il luy donneroit un coup de fusil, ce qui s’est dit en badinnant, n’aiant point vu que ledi B… auroit été menassé par personne chez la veuve Bietmé, ne scachant point non plus pour quel sujet la veuve bietmé et ledit B… etoient en dispute ensemble le matin, puisque, lorsque luy prisonnier est entré chez cette veuve, leur dispute a cessé, deniant encore que personne L’ait assisté à tuer ledit B…, n’aiant point oui dire le prisonnier ce qu’on auroit trouvé auprès du cadavre dudit B…, lorsqu’il étoit gisant sur le chemin ou la veuve Bietmé et sa fille Jeanne L’avoient transporté, croiant qu’elles l’avoient mis hors de leur maison, afin de faire croire qu’il n’y avoit pas été tué, ajoutant qu’il a laissé tomber son fusil à terre, lorsqu’ils se furent un peut disputés et qu’ils se levèrent de leurs chaises pour s’attaquer, persistant encore que luy prisonnier n’a donné d’autre coup audit B… que le coup de couteau cy dessus mentionné.

Et cinquante minutes après trois heures de L’après mydy du même jour, fut ordonné que le prisonnier seroit détaché de la torture, ce qui a été d’abord effectué, et le prisonnier couché sur un mattelas auprès du feu.

Et cincq minuttes après six heures après midy du même Jour, le prisonnier, ayant pris une soupe à la bierre, étant entièrement rétabli au jugement du médecin, luy furent prélus, hors de la vue de la torture et de tous Liens, les presens aveus et confessions, auxquels le prisonnier a déclaré de persister contenans la pure vérité sans y vouloir rien ajouter, changer n’y diminuer ; et après avoir eu pareillement lecture de cette, il y a persisté et signé de sa marque.

xxxx Marque de Louis L…[1] xxxxxxxxxxxxxxx (S.) Comte Van der Stegen.
+ xxxxJ. J. de Hauregard.
xxxxL. F. Van Boom, greffier.

[Archives du Royaume à Bruxelles, Procès du Drossant de Brabant, année 1758, liasse n° 43.]


  1. Il fut gracié le 14 juillet 1758.