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Page:Hubert - La Torture aux Pays-Bas autrichiens pendant le XVIIIe siècle.djvu/149

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les aij eu en après ou auparavant et qu’ils ont été ensemble avec ledi B… le jour qu’il fut tué, depuis vers les neuf heures du matin jusqu’à qu’il fut tué.

Dit a présent que c’est Marie bietmé qui a donné audi Gérard B… un coup d’un baton féré au bout, lequel batton appartenoit à son fils, ne scachant point dans qu’el endroit elle l’a addressé, ny si c’est devant ou après la mort dudi B… qu’il a reçu ce coup, puisque luy prisonnier n’y etoit pas present, ce qu’il scait par oui dire, par des gens du village, sans pouvoir les nommer.

Dit a présent qu’il n’a pas eu d’autres coups ce jour la que les coups de couteau, ne luy aiant pas vu cependant des coups pendant le jour qu’il fut tué ; ajoute encor que le di B… avoit déjà sa bayonnette sur son baton, lorsqu’ils sont entré ensemble chez la veuve bietmé et que ce soit alors vers les six heures, le soir, et que le prisonnier en est sorti à huit.

Dit ensuitte d’avoir apris île marie bietmé que c’étoit elle qui avoit donné le coup de baton à B…, ne lui aiant pas demande quand elle le lui avoit donné, et que B… étoit presque tous les jours chez cette veuve avant d’avoir été tué, que la justice aiant été le lendemain chez la ditte veuve, on a vu le sang sur la muraille, et qu’on vouloit que ce seroit la mère ou la fille, qui auroient eu tué ledit B… « Que voulé vous que je vous dise de plus ? faut-il dire qu’on luy a coupé la guele ? faut-il dire que les femmes luy ont coupé la guele ? il est mort d’un coup de couteau, a la poitrine tout près de la gorge ».

Ajoute qu’il faudroit être Diable pour dire qu’on luy a coupé la guele, tandis qu’il a été tué en se battant.

À onze heures et demi, dit le prisonnier : « Il a été tué dans la maison. Metté qu’on L’a meurtri, avec quoy vous me détacherai » ; qu’on ne peut pourtant pas écrire cela parcequ’il n’est pas vrai.

Qu’on a aussy dit que Marie Bietmé avoit pris L’argent dudit B…, mais que le prisonnier ne scavoit pas s’il en avoit.

Le quard après douze heures, dit le prisonnier : « écrivez que je luy ai coupé la guele » ; dit que cela est vrai ; que ledit B… a eu le coup de couteau à la gorge ; « Mettez du droit coté, je ne saurois bonnement vous dire de quel coté » ; qu’il a eu aussi un coup de baton ferré, mais pas ce jour là par Marie Bietmé, a quoy luy prisonnier n’etoit pas présent, que c’est en pointant qu’il luy a donné ce coup a la gorge, de son couteau.

Et a une heure L’apres midy, fut autrefois ordonné qu’on luy resserreroit les bras davantage, a cause qu’il avoit été trouvé que les cordes étoient relachées.

Et le quard avant deux heures, le prisonnier a commencé à trambler et à se plaindre et gemir a plus haute voix que devant, et a deux heures et vingt cinq minuttes, le prisonnier a repris sa tranquilité.

À trois heures, le prisonnier repette qu’ils se sont battus, comme il a dit cy dessus, et que c’est dans ces circonstances qu’il a poussé le coup mortel au susdit Gérard B…, deniant absolument d’avoir donné audit B… d’autre coup que celuy de couteau, dont il a été renversé mort sur place, et qu’ils étoient alors dressé l’un et l’autre contre la