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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/107

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LES MISSIONNAIRES

Obédience de Québec jusqu’au 25 octobre 1821,
et de fait jusqu’en 1846

Le diocèse de Québec qui s’étendait jusqu’à Terre-Neuve, il y a un siècle, englobait également les trois provinces maritimes. Et les vénérables évêques-missionnaires entreprenaient de longs et difficiles voyages pour aller visiter les catholiques dispersés dans tout l’est du Canada. Le récit de ces expéditions nous donne de pittoresques et héroïques détails. Les Acadiens devront une éternelle reconnaissance à l’évêque de Québec pour la sollicitude avec laquelle il veilla sur eux et les protégea toujours. Le groupe madelinot en bénéficia plus que tout autre, car longtemps après l’érection du diocèse de Charlottetown dont nos Îles font partie, des prêtres canadiens continuèrent à lui prodiguer les secours de la religion.

Ce fut pour se soustraire à la tempête révolutionnaire que les Acadiens-Miquelonnais, sous la conduite des abbés Allain et Lejamtel, se réfugièrent dans les Îles de la Madeleine et sur les côtes du Cap-Breton. L’abbé Lejamtel se transporta auprès du Révérend Père Jones à Halifax et lui offrit ses services pour les missions des environs. L’abbé Allain se rendit voir l’évêque de Québec. Tous deux furent nommés missionnaires pour Tracadie, Chéticamp, Arichat et les Îles de la Madeleine. Cela permit aux insulaires d’intensifier leur vie chrétienne sous la houlette de leur vieux curé. Soustraits à toute influence délétère du dehors, ils progressaient dans les sentiers de la vertu comme les chrétiens de la primitive Église. Des habitudes réglées, des principes solides se sont ancrés dans leur âme qui s’est toujours conservée simple et foncièrement pieuse.

Le missionnaire vieillissait et ses courses lointaines