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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/113

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— même les enfants de huit ans — et il ne pouvait les voir que le dimanche, et encore rien qu’une faible portion, à cause de leur dissémination dans l’archipel. En conséquence, ils vivaient dans une profonde ignorance, restaient jusqu’à dix ans sans se confesser, et on en trouvait même de 25 et 30 ans qui n’avaient pas encore fait leur première communion. Comme il n’y avait pas d’écoles à cette époque, que les parents ne savaient pas lire et que le missionnaire ne pouvait les rassembler, cela s’explique…

Mais le jour où un prêtre pourra exercer son ministère quotidien au milieu d’eux, les quelques mauvaises herbes poussées dans le champ en l’absence du maître de la vigne en disparaîtront comme par enchantement.

Obédience de Charlottetown

Le 25 octobre 1821, les Îles de la Madeleine furent confiées, ainsi que les autres parties les plus éloignées du diocèse, non comprises dans le vicariat apostolique de la Nouvelle-Écosse, à un évêque suffragant, auxiliaire de l’archevêque de Québec, qui, le 11 août 1829, devint évêque de Charlottetown. Mais jusqu’en 1846, l’archevêque de Québec y envoya des missionnaires, à cause de l’impossibilité où se trouvait le titulaire d’y pourvoir par lui-même.

L’abbé Pierre Béland, le premier des missionnaires à poste fixe, arriva aux Îles en 1825, quatorze ans après la promesse de l’évêque de Québec. Les insulaires accueillirent cette nouvelle avec des transports de joie enthousiaste, reçurent solennellement le ministre de Jésus-Christ et lui firent des promesses publiques d’obéissance et de soumission. Ce même été, on répare l’église et le presbytère du Havre-Aubert pour la visite de Monseigneur McEachern, premier évêque de Charlottetown, qui confirma 178 enfants et jeunes gens.