Aller au contenu

Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 100 —

Les droits se « paient fidèlement » et tous les insulaires « paraissent heureux et fiers de posséder un missionnaire.[1] Mais, ajoute l’abbé Béland, quelques-uns me causent de la peine au sujet de la construction de l’église du Havre-aux-Maisons. Cette mission comprenait alors tous les gens de ladite île, habitée surtout du côté ouest et les gens du Cap-aux-Meules.[2] Elle croissait assez rapidement et occupait presque la moitié du temps du missionnaire. L’abbé Madran avait commencé par y construire un presbytère du côté du Havre-aux-Maisons. Son successeur, l’abbé Blanchet, voulut continuer en bâtissant une chapelle de 50 x 30 pour 70 familles. Comme de raison, elle fut située au milieu de la plus grosse agglomération et à proximité du presbytère. Mais les gens du Cap-aux-Meules ne l’entendirent pas de cette oreille et demandèrent qu’on la plaçât de leur côté. Un chenal coupait le territoire et séparait également les esprits. Ce désaccord ennuya beaucoup l’abbé Béland et retarda de trois ans la construction de la chapelle. Cinq ans après, l’abbé Brunet aura la douce satisfaction de pouvoir écrire à son évêque : « Je n’ai que des nouvelles consolantes à vous donner des fidèles de ces Îles. Ils sont vraiment chrétiens et dignes de la charité bienveillante d’un évêque ; ils savent même apprécier les sacrifices que fait un prêtre du Canada… pour venir travailler à leur salut. »[3] L’année suivante, il répétera : « Je n’ai que de bonnes choses à dire de la piété de mes

  1. L’abbé Béland à l’évêque de Québec, 2 sept. 1825. Archives de l’Archevêché.
  2. Il en fut ainsi jusqu’en 1876 où l’église de l’Étang-du-Nord fut construite sur son magnifique site actuel, au centre de l’île. C’est pour cela que l’église du Havre-aux-Maisons est à l’extrémité ouest de l’île, au bord des flots de la Baie de Plaisance, embellie d’un cachet tout à fait poétique introuvable ailleurs.
  3. L’abbé Brunet à l’év. de Q. 20 oct. 1830. Archives de l’archevêché.

    Il avait laissé sa tendre mère veuve sans soutien.