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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/135

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binet éphémère et fut remplacé par l’honorable Honoré Mercier. Celui-ci n’approuva pas tout de suite l’initiative du gouvernement Ross à l’endroit des Acadiens de la Côte-Nord et menaça même de couper les secours promis. La situation devenait critique, mais grâce au dévouement de M. l’abbé Boutin, après un incident piquant avec l’honorable Mercier, ce dernier, non seulement accorda ce qui avait été promis, mais il ajouta $1000 pour commencer les routes. C’était le salut…[1]

Ces pêcheurs n’avaient aucun entraînement pour le travail du colon, aussi eurent-ils à souffrir grandement de leur inhabileté. Mais, encouragés et soutenus par l’abbé Boutin, ils se firent assez vite à leur nouveau genre de vie et s’attachèrent au sol de la Beauce. Ils y sont aujourd’hui (1922) 70 familles.

Dans la Matapédia

Dans le même temps, le poisson se fit plus abondant autour des Îles de la Madeleine et la situation des insulaires s’améliora. Se pliant philosophiquement aux événements, ils abandonnèrent leurs goélettes et organisèrent la pêche sédentaire. Dès lors, la navigation dans le nord fut interrompue et, par le fait même, l’émigration. (Ce n’est que vers 1900 qu’une autre petite colonie du Havre-Aubert et de l’Étang-du-Nord alla tenter fortune à Aguanish). La protection du gouvernement commença à se faire sentir et, les Américains étant tenus à distance, la paix et la prospérité vinrent enfin visiter les insulaires. Pour plusieurs années, il ne se fit pas ou point d’émigration : la population s’accrut rapidement.

Mais voilà qu’un jour l’honorable E. J. Flynn, mi-

  1. Toutes ces notes sur Saint-Théophile ont été puisées aux archives de cette paroisse, grâce à la bonne obligeance du généreux curé de l’endroit…