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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/150

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Il prouvait, avec documents à l’appui, que le golfe St-Laurent est supérieur à toute autre partie du continent américain pour l’abondance et la variété du poisson et que les Îles de la Madeleine sont le centre d’attraction de toute cette gent sous-marine qui y passe à tour de rôle et s’y arrête successivement de mars à novembre. À cette époque, malgré la pêche dans le nord, malgré les milliers de tonnes[1] de poissons enlevées annuellement par les étrangers, les Îles exportaient des produits de pêche pour une valeur égale à un sixième des exportations du comté de Gaspé et à la moitié de celles du Nouveau-Brunswick sur le golfe[2]. Il mentionne, toutefois, que ces exportations ont diminué considérablement depuis que les insulaires, impuissants à soutenir avantageusement la concurrence américaine, ont dû entreprendre la pêche lointaine. Ce qui ne serait pas arrivé, bien au contraire, s’ils avaient eu autant d’encouragement à développer leur industrie que les étrangers qui fréquentent ces lieux et si le tarif ne leur était pas si défavorable : 12½% à 30% sur tous les articles indispensables à la pêche, sur le vêtement et les denrées.

Voici les meilleurs remèdes à ce lamentable état de choses, qu’il suggère au Gouvernement :

1. Un vaisseau armé pour tenir à distance les Américains et les Français et protéger les intérêts immédiats des insulaires ;

2. Une prime à toute embarcation engagée dans les pêcheries, mais à la condition que tout le poisson soit apporté aux Îles ;

  1. 70,000 barils de harengs, 4000 barils de maquereaux et autant de morues.

    Encore vers 1865, les Yankees pêchaient de 25,000 à 30,000 barils de maquereaux évalués à $250,000 ou $300,000, tandis que les insulaires ne dépassaient guère 1,000 barils.

  2. 8,000 quintaux de morues sèches, 600 quarts de maquereaux 8,000 galons d’huile de phoque, 2,000 peaux, plus morue verte, hareng, huile de morue dont on n’a pas les chiffres : en tout £15,000 (1852).