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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/153

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marché que les bourgeois des Îles, mais n’en achetez pas : la loi vous le défend : cela nuirait au revenu de la province !! Ne soyez pas des indisciplinés ; achetez chez vous, afin de payer le tarif et d’encourager les vôtres. Ne voyez pas les officiers de loi d’un mauvais œil, ils veulent tous votre bien. Les étrangers vous chassent des fonds de pêche et des havres, défendez-vous, nous n’y pouvons rien. D’ailleurs, nous ne sommes pas ici pour vous protéger, mais pour protéger la loi. » Voilà le langage des représentants du gouvernement jusqu’en 1852. Cette année leur apporte un commencement de protection qu’ils implorent pour l’avenir. Elle leur fut en effet généreusement continuée dans la suite. Plus tard une prison fut bâtie pour ramener les récalcitrants et délinquants au respect de la loi, mais elle servit peu aux insulaires.

Ce ne fut que trente ans plus tard qu’une loi fédérale autorisa le paiement d’une prime pour aider au développement des pêcheries maritimes du Canada et pour encourager la construction et le gréement perfectionné des navires de pêche. Durant les six premières années, la prime était de une à deux piastres par bateau proportionnellement aux dimensions, ensuite elle fut fixée à une piastre par chaloupe ou par tonneau jusqu’aujourd’hui Chaque pêcheur recevait primitivement $3.00, puis $3.50, $3.75 et jusqu’à $6.95, suivant le nombre plus ou moins considérable des pêcheurs. Le gouverneur général en conseil ne peut pas autoriser le paiement d’une somme excédant $160,000, qui représente les intérêts d’un capital versé par les États-Unis pour acheter le droit de pêche dans les eaux canadiennes.

Cette protection eut de bons effets. La pêche dans le nord fut abandonnée en 1885. On vit bientôt dans chaque anse une flotte de légères embarcations et dans les havres des barquettes et de grosses barges. Tous