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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/163

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de l’organisation, les Îles de la Madeleine seraient un pays de cocagne, mais on y vit pauvrement au sein d’une abondance dont on ne sait tirer parti. Les pêcheurs n’étant pas organisés se trouvent à la merci des commerçants qui les exploitent à leur guise. Le plus difficile n’est pas de pêcher le poisson, c’est de le vendre. On le donne bien souvent : n’est-ce pas donner quand on en retire à peine de quoi couvrir ses frais et qu’il ne reste rien pour vivre. L’abbé Miville constatait le même mal en 1852 : « Après avoir travaillé sur la mer tout l’été, ils se trouvent avec rien pour passer l’hiver, quand toutes les dépenses de la pêche sont payées et les pertes réparées ». Ils ont des cercles et des sociétés d’agriculteurs et n’en ont pas de pêcheurs. Voilà pourtant le moyen de se libérer une bonne fois de la tutelle qui les asservit et de profiter de la richesse qui les entoure.