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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/179

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dans les districts de Québec et Kamouraska. J’y ai vu d’excellents grains de toutes espèces et d’aussi beau blé qu’en aucune autre partie de la province ; on y fait du beurre délicieux et du fromage, d’aucuns ayant jusqu’à dix vaches à lait. »

En 1852, il n’y a pas encore de moulin à farine, ce qui empêche les insulaires de se livrer davantage à la culture des grains, surtout des blés. Une souscription générale a déjà produit quelques fonds et a permis de se procurer la plupart des matériaux à cet effet, mais elle n’est pas suffisante. Et l’abbé Boudreault demande au gouvernement de leur venir en aide, vu qu’ils n’ont eu aucun secours jusqu’ici. Quelques années plus tard le moulin était construit dans la paroisse du Bassin et servait pour toutes les Îles. C’était un avantage considérable, car jusque là les habitants devaient faire moudre leurs grains sur l’Île du Prince-Édouard. Déjà les Îles se suffisent à elles-mêmes pour les produits de la ferme et sont en état d’exporter un peu. Les Madelinots comptent si bien sur leurs terres pour les principaux articles de consommation qu’ils ont à souffrir des années de mauvaises récoltes. Les pêcheurs étrangers qui fréquentent ces Îles ont souvent recours aux habitants pour certaines denrées : légumes, viande, beurre, œufs, qu’ils échangent pour des hardes, du sucre, du thé, de la mélasse, des chaussures, du tabac, la plupart du temps à l’insu du douanier. En 1830, Baddeley trouva douze goélettes de Québec, Pictou et Halifax qui faisaient un commerce de cabotage et même de contrebande aux Îles, à part celles de l’endroit qui, tout en allant pêcher au Labrador, y faisaient aussi du négoce. Elles en rapportaient des pelleteries, par exemple, qu’elles vendaient ensuite aux Américains. Les marchands résidents étaient à la fois armateurs, car ils devaient pourvoir eux-mêmes aux moyens de communiquer avec la