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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/197

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instruites des vérités de la religion et qu’elles savent élever leurs enfants dans la crainte de Dieu. Mais, si elles peuvent élever leurs enfants chrétiennement dans « cette estimable simplicité digne du plus bel âge du christianisme, dans cette innocence de mœurs, dans cette union, cette harmonie et cette probité à toute épreuve » que Monseigneur Plessis admirait parmi eux, elles le doivent à la bienfaisante influence du prêtre, en qui elles ont toujours trouvé un soutien ferme, un conseiller sage et un ami fidèle.

Dès son arrivée, en 1839, l’abbé Bélanger fait bâtir une maison d’école et préparer des matériaux pour deux autres ; il trouve deux institutrices pour les enfants du Havre-Aubert et se préoccupe de ceux du Havre-aux-Maisons qui eurent pour premier instituteur Jean Fontana, et pour première école la maison de Isaac Arseneault. Leur première maison d’école ne fut bâtie qu’en 1845 ou 47 ; c’est madame Morin, sœur du curé Bélanger, qui en prit la direction. Voilà le commencement de la petite école. C’est bien insuffisant, car il y a des groupes de disséminés sur toutes les Îles : au Havre-aux-Maisons, au Cap-aux-Meules, à la Côte de l’Étang-du-Nord, au Bassin, au Havre-Aubert, à l’Île d’Entrée. Il aurait donc fallu déjà sept ou huit institutrices. Le travail de relèvement intellectuel est excessivement lent ; il est difficile à l’extrême, car il n’est pas possible de trouver une institutrice parmi les jeunes filles des Îles. Il faut les chercher ailleurs ; et ce n’est guère souriant pour une jeune fille de la « grand’terre » d’aller s’enfermer aux Îles de la Madeleine pour faire la classe à des gens qui n’en ont jamais eu. C’est bien pour cela, sans doute que les prédécesseurs de l’abbé Bélanger n’avaient pas réussi à organiser quelques rudiments d’écoles élémentaires. Avec le temps et la patience, les événements se modifient, les choses s’améliorent, les difficultés s’aplanissent. Ceux qui ont travaillé dans l’ombre, sans