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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/198

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succès, sont ordinairement ignorés, et le bénéfice de leur lent et pénible travail passe souvent au compte de celui qui n’a qu’à sauver la récolte. L’abbé Bélanger eut plus de facilité, car il trouva un terrain longuement et intelligemment préparé par ses prédécesseurs ! Aussi continua-t-il la grande œuvre commencée de l’instruction et de l’éducation, avec une énergie indomptable et un enthousiasme apostolique : les Madelinots soupçonnaient enfin l’absolue nécessité et les merveilleux bienfaits de l’enseignement.

Pendant dix ans, il s’acharnera, avec une inlassable persévérance à organiser les Îles en municipalité scolaire, à bâtir des maisons d’écoles et à recruter, coûte que coûte, des institutrices dévouées et diplômées. Madelinots, inclinons-nous, et chapeau bas, devant la mémoire vénérée de cet infatigable et intelligent apôtre de nos grands pères et devant celle de ces admirables institutrices qui ont commencé la tâche sublime que leurs dignes émules d’aujourd’hui continuent avec le même zèle et le même dévouement sans bornes. Mais, le recrutement des institutrices devenant impossible, on engagea des instituteurs : hommes sans diplômes, pour la plupart, mais ayant eu l’immense avantage d’étudier quelques années dans un collège à Charlottetown où ailleurs. Un de ces maîtres d’écoles, Paul Duclos, est resté en faveur et vénération dans le souvenir des Madelinots. En 1849, quand l’abbé Bélanger quitta l’archipel, il y avait une municipalité scolaire, huit écoles sous contrôle, fréquentées par 202 élèves.

Le premier inspecteur d’écoles, monsieur J.-B.-F. Painchaud, fut nommé en 1850. Ses rapports attestent qu’il était soucieux du progrès intellectuel des insulaires. Il travailla énergiquement, de concert avec les curés, à parfaire l’organisation commencée, à recruter des titulaires pour toutes les écoles et à encourager les parents d’y envoyer leurs enfants. Trois ans après, il y a trois instituteurs dans les quatre écoles en activité