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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/200

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d’écoles. Le mal dont on se plaignait alors, existe encore aujourd’hui et durera longtemps : la fascination de la mer et les besoins des parents qui font perdre quelques mois chaque année aux petits garçons, condamnés à pêcher dès huit ou neuf ans. Impossible de comprendre cette mentalité quand on ne connaît pas la mer et la situation particulière des Madelinots ; mais irrésistible est le charme que la grande ensorceleuse exerce sur les enfants quand arrive le mois de mai, que toute l’agitation fiévreuse des ports de mer renaît, que les voiles, petites et grandes, glissent, comme des oiseaux joyeux sous le soleil…

Sept instituteurs, dont un seulement n’a pas de diplôme, dirigent les écoles des Îles en 1865. Les progrès s’accentuent. Trois ans plus tard, une institutrice diplômée de l’École normale Laval, mademoiselle Neuville, dirige l’école du Havre. En 1869-70, tout le personnel enseignant est diplômé, une nouvelle municipalité — L’Étang-du-Nord — est organisée, quatre écoles neuves sortent de terre et la gent écolière augmente de 140 élèves. L’inspecteur ne cesse de faire remarquer au surintendant de l’instruction publique, le dévouement des commissaires et les généreux sacrifices des contribuables. Malgré les constructions nouvelles, pas un sou de dettes n’apparaît dans les livres des commissions scolaires. Les instituteurs sont de plus en plus compétents : deux jeunes diplômés de l’École normale Laval, messieurs Lamarre et Brochu qui enseignent à l’Étang-du-Nord font une excellente classe ; messieurs Phil. Thériault et Ed. Morin réussissent moins bien au Havre-aux-Maisons ; Messieurs Ed. Noël et A. Brasset enseignent au Havre.

Mais c’était tout un problème de décider de jeunes Québécois à venir se claquemurer aux Îles. Les Madelinots comprirent qu’il leur fallait une autre organisation. Outre les difficultés de trouver des