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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/206

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jeudi soir, Monsieur Adjutor Rivard devait donner une conférence sur l’élocution à l’école primaire. À la demande de Monsieur le curé, la population fut invitée à cette dernière soirée qui eut lieu dans l’église ; et du chant, des discours et de la déclamation furent ajoutés au programme. Ce fut une bien agréable et instructive veillée dont je garderai un impérissable souvenir. L’église était remplie comme aux grandes solennités.

Le vieux couvent, devenu trop insuffisant, déjà pas mal détérioré, allait céder sa place à un autre plus spacieux. Une fois de plus, M. le curé-apôtre Turbide se mit à l’œuvre ; il fit appel à la bonne volonté de ses paroissiens et les persuada de construire en pierre. C’était nouveau ; ce serait la première construction en pierre dans l’archipel. La proposition fut acceptée d’emblée — qu’est-ce que le dévoué et entreprenant curé Turbide ne ferait pas accepter ? — et chacun s’engagea à fournir un certain nombre de voyages de pierre. Des équipes se formèrent pour les extraire du cap Alright. Et voilà que lentement, mais sûrement le couvent monte, grandit, se pare et devient l’orgueil de cette pauvre, mais généreuse population qui a compris son vénéré chef et a voulu contribuer, au prix d’immenses sacrifices, à l’érection de ce monument de l’éducation. Voilà une preuve éclatante de ce que peut un curé zélé et désintéressé qui sait faire coopérer ses paroissiens au progrès de sa paroisse. « Montrez de la bonne volonté, leur disait-il, et nous aurons un magnifique couvent. » Et pour les stimuler à l’action, il allait lui même derrière le cap, avec les équipes, et mettait la main à la pierre, au besoin…

Le second couvent Notre-Dame-des-Flots fut inauguré dans l’automne de 1918. Il abrite maintenant 60 jeunes filles qui y reçoivent une éducation soignée et pratique. Plusieurs y ont obtenu avec grande distinc-