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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/216

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plaisir sauvage de tuer, des millions de ces oiseaux sans protection. Alarmé de cet état de choses, le gouvernement provincial a réservé le Rocher comme paradis des oiseaux, en prohibant en 1920 toute chasse, sous peine d’amendes très sévères.

Je ne saurais mieux raconter l’histoire de ce rocher sinistre qu’en insérant ici une lettre de monsieur Wilfrid Bourque à monsieur Théophile Béland :

Rocher-aux-Oiseaux, Golfe St-Laurent
le 6 juillet 1909.
À Monsieur Théophile Béland, agent,
Département de la Marine et des Pêcheries,
Québec.
Cher monsieur,

J’ai l’honneur d’accuser réception de votre lettre, no 3055, datée du 25 août 1908, et qui, à cause du défaut de communication, ne m’est parvenue que récemment.

Pour me conformer à votre demande, j’ai l’honneur de vous exposer humblement ce qui suit :

En ce qui me concerne, je suis heureux autant que mes connaissances me le permettent de vous faire l’historique de cette lumière (phare). Toutefois, c’est avec regret que je suis obligé de vous faire constater que le registre des gardiens de cette lumière est assez pénible, plusieurs y ayant laissé leur vie. Les autres ont été contraints d’abandonner, n’ayant pu obtenir des différents gouvernements qui se sont succédés depuis 1870, année où ce phare fut érigé, la protection et les améliorations que réclamait leur position unique.

Aucune station sous le contrôle de votre département ne peut être sérieusement comparée à ce rocher en mer, d’une superficie d’environ cinq acres, s’élevant à 130 pieds au-dessus du niveau de la mer, abordable à un seul endroit et cela seulement dans un