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Apsham également. Ils doivent se rendre à une île, dans le détroit de Saint-Pierre, dépassé Terre-Neuve vers l’ouest, au 47e de latitude. Les Bretons de Saint-Malo la nomment Île de Ramea, mais les sauvages et les aborigènes du continent voisin l’appellent Mewquit.

À peine avaient-ils quitté Apsham qu’une tempête sépara les deux vaisseaux qui ne se revirent plus de la traversée. Georges Drake arriva le premier et trouva un navire de Saint-Malo presque chargé de morses. En apprenant que ce nouvel arrivé était un navire anglais, sous les ordres du capitaine Georges Drake, les Malouins furent si effrayés et déguerpirent si vite durant la nuit, qu’ils oublièrent vingt-trois hommes et trois chaloupes sur le rivage. À cette époque, les deux nations étaient en guerre, et les Anglais n’eurent rien de plus pressé que de saisir le butin abandonné et de faire les hommes prisonniers.

Ce fut le seul succès de leur voyage, car ils étaient arrivés trop tard pour tuer la vache-marine qui ne se prend qu’au début de l’été.

Cela se passait vraisemblablement à la Grande-Entrée. Richard, le chroniqueur de ce voyage, écrit que les deux havres des Îles sont accaparés par les Bretons de Saint-Malo et les Basques de Saint-Jean-de-Luz. L’autre havres est, je pense, le Havres-au-Basques, ce que nous verrons dans la suite.

Hakluyt dit que Drake fut le premier Anglais qui s’avança aussi loin dans le golfe Saint-Laurent, mais d’autre part, je trouve une lettre du 14 septembre 1591 de Thomas James de Bristol au Très Honorable Sir William Cecill Lord Burghley, lord haut Trésorier d’Angleterre, etc., concernant sa découverte de l’Île Ramea avec son navire le Pleasure. Il fait une brève description de l’île et parle des milliers de gros pois-