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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/51

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de surveiller cette pêche, de protéger les propriétaires, de faire exécuter les conditions de leur contrat et d’en rendre compte au Ministre de la Marine. Celui-ci sait donc à quoi s’en tenir sur la situation de la colonie et ne fera plus de concessions intempestives. À une lettre de Bigot (1742) recommandant le sieur Jouet, négociant de Louisbourg, pour un privilège de dix ans, aux Îles de la Madeleine, le Ministre répond que les frères Pascaud, négociants de la Rochelle, en ont déjà fait la demande qui vient de leur être accordée pour neuf années. Bigot n’en est pas faché : il répond qu’il fera tout ce qui dépendra de lui pour que les frères Pascaud tirent un meilleur parti de leur entreprise que ne l’a fait le sieur Harenedé[1].

C’est en 1734 que des Canadiens d’en bas de Québec s’étaient rendus pour la première fois jusqu’aux Îles et en avaient emporté de nombreux quarts d’huile. Encouragés par ces premiers succès, ils y revinrent chaque année, y fondèrent des établissements, s’y installèrent et finirent par y passer l’hiver. Quand les sieurs Pascaud y arrivèrent en 1743, ils trouvèrent une petite colonie assez turbulente d’abord, mais avec qui un arrangement à l’amiable leur permit de débuter avantageusement.[2] C’était bien le meilleur parti à prendre, car ces gens étaient là depuis des années, ils avaient acquis beaucoup d’expérience dans ce genre de pêche et en les utilisant les Pascaud assuraient le succès de leur entreprise.

La guerre de la succession d’Autriche, commencée par la France en 1744 et le siège de Louisbourg un an après interrompirent tous ces travaux, renvoyèrent les sieurs Pascaud en France et laissèrent champ libre

  1. Lettre de Bigot au Ministre — Archives de Louisbourg 1742 5 nov. 1743
  2. Série B. vol. 78, 24 mars 1744, 17 avril 1744.