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aux Canadiens et aux Sauvages qui eurent grand succès, car ils s’y maintinrent et s’y multiplièrent à l’infini.

À la suite de la guerre Pascaud obtint une prolongation de neuf autres années avec un « privilège exclusif de faire seul la pêche et tuerie des vaches marines et des loups-marins sur les Îles de la Madeleine, et défense à toute personne de le faire pendant le dit temps, sous quelque prétexte que ce soit. Néanmoins, Sa Majesté entend que les Sauvages puissent continuer en toute liberté de faire la chasse et la pêche dans lesdites Îles. »[1] Cependant il ne reprit que mollement son commerce. Les Canadiens en profitèrent et firent des instances, par la voix du Marquis de Duquesne, afin d’obtenir la concession de ces Îles pour leurs bénéfices et liberté[2].

Mais presque à la même date, l’assassinat de Jumonville qui alluma la guerre des sept ans en Amérique, brisa ces perspectives de prospérité. Dès lors, le Canada s’organisa pour faire face à l’ennemi et tous les hommes disponibles furent appelés sous les armes. Les vaches-marines et les loups-marins purent se multiplier en paix et se livrer sans crainte à leur joyeux ébats sur leurs échoueries pendant que leurs redoutables adversaires vont généreusement verser leur sang pour Dieu et la patrie.

  1. Lettre à MM. de la Jonquière et Bigot 10 mars 1751.
  2. Le Président du Commerce et de la Marine au Marquis de Duquesne, Versailles le 31 may 1754.