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La mer ! c’est votre mère et c’est votre cercueil ! Ah ! je comprends votre attachement à cette compagne de vos malheurs ! Je comprends la fascination qu’elle exerce sur votre âme…

MIQUELON

Par le traité de Paris, 10 fév. 1763, la France cédait à l’Angleterre toutes ses possessions coloniales dans le nord de l’Amérique, à l’exception des deux rochers de Saint-Pierre et Miquelon qu’elle se réservait pour servir d’asile à ses bateaux pêcheurs, avec le droit de pêche à une distance de trois lieues des côtes anglaises.

Dès le 1er janvier, 1763, M. d’Angeac avait été nommé gouverneur de Saint-Pierre.

Le baron de l’Espérance prit possession, au nom de la France, de ces rochers arides, le 14 juillet de l’année 1763 et s’occupa immédiatement de l’organisation. On fit venir des familles acadiennes de l’ancienne Île Royale et de l’Île Saint-Jean, grâce aux généreux subsides du roi de France qui fournissait des vivres pour cinq ans. En outre, on accordait à la colonie naissante, tous les privilèges que possédait autrefois l’Île Royale : suppression des droits d’entrée de la morue à Paris, gratification de vingt-cinq francs par quintal de morue introduit dans les colonies françaises,  etc., etc… On construisit deux chapelles et on y nomma deux aumoniers : l’abbé Bonnecamp pour Saint-Pierre et l’abbé François-Paul Ardilliers pour Miquelon dont le baron de l’Espérance devint gouverneur.

C’est sur cette île minuscule,… mais française, qu’au mois d’octobre 1763 arrivent les quinze familles que nous avons vues quitter Boston quelque temps auparavant : des Vigneau et des Leblanc, pour le grand nombre, deux Sirs, deux Hébert et un Thériault. Jean