Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/138

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leur part serait considérée comme un acte d’usurpation ; que l’empereur se défiait de ses proches parents, qu’il ne leur confiait aucune charge importante et qu’il les tenait toujours éloignés de la capitale et des affaires. Il n’était que trop évident, d’après toutes ces considérations, qu’on devait renoncer à avoir les princes impériaux pour introducteurs à la cour ; il fallait avoir recours à une protection moins brillante et plus efficace.


V.


Pendant que le P. Ricci dirigeait la mission de Tchao-Tcheou, il avait fait connaissance d’un grand dignitaire de l’empire, nommé Kouang, qui se rendait alors, en qualité de commissaire à Hai-Nan, grande île située au sud de la Chine. Un jour le P. Ricci lut dans le Moniteur de Péking que son ancien ami le grand mandarin Kouang venait d’être nommé président de la première cour souveraine, et qu’il devait se rendre au plus tôt à Péking. La première cour souveraine, ou cour des emplois publics (Li-Pou), a pour attribution la présentation des magistrats à la nomination de l’empereur, et la distribution des emplois civils et littéraires dans tout l’empire ; elle a quatre divisions, qui règlent l’ordre des promotions et mutations, tiennent des notes sur la conduite des officiers, déterminent leurs appointements, leurs congés en temps de deuil, et distribuent les diplômes de rangs posthumes accordés aux ancêtres des officiers admis dans