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Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/182

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IV.


Après avoir rendu hommage au trône du Fils du Ciel, les missionnaires durent, pour se conformer à l’étiquette, se présenter chez le premier ministre. Ils se firent précéder, selon l’usage, d’une carte de visite où ils annonçaient qu’appartenant dans leur pays à l’ordre des lettrés, ils se présenteraient en costume de lettrés. Le premier ministre les reçut avec courtoisie et bienveillance ; il leur demanda quel avait été leur dessein, en quittant leur pays pour venir dans l’empire du Milieu ? — Nous avons été envoyés par nos supérieurs, répondirent-ils, pour prêcher la loi du seul véritable Dieu, créateur du ciel et de la terre. C’est ce que nous avons fait depuis que nous sommes parvenus dans l’Empire Céleste. Nous avons désiré offrir quelques modestes présents à l’empereur, pour lui rendre hommage ; mais nous ne demandons ni récompenses ni charges publiques. Nous implorons une seule chose, c’est qu’on daigne nous permettre de rester à Péking et d’y prêcher librement notre sainte religion… Le ministre ayant demandé qu’on lui fit connaître cette nouvelle doctrine, le P. Ricci lui remit tout ce qu’il avait déjà fait imprimer touchant la doctrine chrétienne.

Le premier ministre adressa une requête à l’empereur où, après avoir fait l’éloge des étrangers, il demandait qu’on leur payât avec libéralité leurs présents et qu’on les fît ensuite reconduire honorablement jus-