Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/189

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chrétiens, donnaient leur nom qu’on inscrivait sur un registre ; puis on dressait un autel, au-dessus duquel on plaçait une image de Notre-Seigneur Jésus-Christ, on allumait des cierges, on chantait quelques prières ; les catéchumènes venaient recevoir un catéchisme de la main du missionnaire et promettaient de renoncer aux idoles et aux superstitions. Jusqu’au moment de leur baptême, ils s’appliquaient avec zèle à l’étude de la doctrine, à l’observance des commandements de Dieu et des préceptes de l’Église. C’était, en quelque sorte, comme un essai de leurs forces, un apprentissage de la vie chrétienne qu’ils se proposaient d’embrasser. Le jour fixé pour la réception du baptême, on donnait à la cérémonie le plus de pompe et de solennité qu’il était possible. On convoquait tous les néophytes des environs, et, lorsque la fête était terminée, on reconduisait les nouveaux baptisés chez eux, avec accompagnement de musique et au milieu d’un cortége d’apparat semblable à celui dont s’entourent les mandarins. Ces petites manifestations donnaient de l’entrain à ces populations chinoises, toujours si avides de cérémonies et de fêtes. Le catholicisme, parce qu’il est universel et qu’il doit être la religion de l’humanité tout entière, n’est pas exclusif, et se plie merveilleusement à ce que les mœurs des peuples peuvent avoir de bon et de légitime. La religion ne détruit pas plus le caractère des nations que celui des individus, elle ne fait que le sanctifier et le perfectionner.

Les succès que le P. Lombard obtenait au milieu des paysans, réagirent sur la ville et électrisèrent un peu les citadins. Le registre chrétien de la mission de Tchao-Tcheou vit bientôt grossir ses listes de catéchu-