Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/248

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teneur : — Si quelqu’un des étrangers qui ont l’habitude de venir en cet empire, meurt en chemin avant d’être arrivé à la cour, l’intendant de la province où il sera mort lui assignera un lieu de sépulture ; sur sa tombe on élèvera une pierre où l’on fera graver le nom du défunt et les motifs de son voyage. Il y a de plus une autre loi qui dit : — Si l’étranger meurt après qu’il sera dans la capitale, et s’il n’a pas encore reçu, selon l’usage, les effets de la munificence impériale, le gouverneur de la ville lui fera faire un cercueil mais si l’empereur lui a déjà accordé ses bienfaits, il sera enseveli à ses frais…

« Or maintenant, quoique Matthieu Ricci ne fût pas un sujet envoyé par le roi de son pays, il était néanmoins venu d’une contrée très-éloignée, attiré par la renommée et l’éclat du Céleste Empire. Votre Majesté lui avait octroyé durant plusieurs années une pension alimentaire ; maintenant il est mort de vieillesse. Il y a très-loin d’ici à son royaume, et pour cette raison son cercueil ne peut être transporté dans son pays. Ce corps mort exposé à la surface de la terre ne serait donc pas digne de commisération ? S’il en est digne, n’est-il pas juste d’accorder quelque chose à la demande de Jacques Pantoja, et de trouver une interprétation favorable aux lois que je viens d’indiquer ? Ne peut-on pas lui donner le champ qu’il demande, afin que par ce moyen Votre Majesté ajoute de nouveaux bienfaits aux anciens ?

« Lorsque cette requête est parvenue entre mes mains, j’ai vu et j’ai considéré que la grande renommée des vertus du Fils du Ciel et de son gouvernement attire les peuples des royaumes les plus éloignés.