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Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/249

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Voilà que des hommes qui n’étaient jamais venus dans l’Empire durant les siècles passés, attirés maintenant par nos lois et par nos mœurs, accourent de toutes parts, comme nous le voyons par l’exemple de Matthieu Ricci et ses compagnons. Après avoir parcouru une étendue démesurée de chemin, ils sont parvenus à la cour de Votre Majesté pour lui offrir des présents. lis ont joui de vos bienfaits pendant plusieurs années. Matthieu Ricci a été soigneux de s’instruire ; profitant peu à peu, il a appris beaucoup de choses, il a mis en lumière des livres renommés et enfin il a salué le siècle. Quel est celui qui n’aurait pas compassion du corps mort d’un étranger venu de si lointains pays ? Jacques Pantoja, son compagnon, demande un petit champ pour l’ensevelir. Qui pourrait laisser le corps du défunt sur la terre, sans sépulture ? Jacques Pantoja et ses compagnons désirent qu’après comme pendant sa vie vous lui fassiez éprouver votre impériale miséricorde, qui embrasse les morts aussi bien que les vivants. Je supplie donc Votre Majesté qu’il lui plaise d’envoyer un ordre au gouverneur de cette ville, par lequel il lui soit enjoint de chercher une pagode déserte et inhabitée et quelques arpents de terre pour la sépulture de Matthieu Ricci et le logement de Jacques Pantoja et de ses compagnons, afin qu’ils puissent observer leur religion comme il leur plaira, adorant le Seigneur du ciel et priant pour Votre Majesté. Il est digne de la grandeur de Votre Majesté d’étendre ses bienfaits sur le bois sec (les corps morts), de traiter les étrangers avec bénignité et miséricorde, ce qui les excitera de plus en plus à publier à jamais la renommée de votre empire. J’estime que c’est chose