Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/280

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veaux missionnaires allèrent porter d’abondantes consolations à cette chrétienté si longtemps désolée.

Telle est la destinée des serviteurs de Dieu sur la terre : quelques jours de sérénité et beaucoup d’orages et de tempêtes ; une longue série d’épreuves entremêlées d’un peu de paix et de rares consolations. La vie n’est qu’un combat, et c’est à bon droit que la communauté chrétienne est appelée l’Église militante. Pendant que la mission de Chine, après s’être retrempée au milieu des tribulations, rentrait dans la lice avec une nouvelle ardeur, un intrépide athlète de la foi luttait avec une persévérance héroïque contre la malice des hommes et contre les éléments déchaînés dans l’espoir de faire pénétrer la lumière de l’Évangile dans la capitale du bouddhisme, au cœur même du Thibet.


IV.


Les missionnaires du moyen âge, on l’a déjà vu, s’étaient répandus dans les contrées les plus impénétrables de la haute Asie pour y porter les lumières et la civilisation du christianisme ; ils avaient prêché en Chine, en Tartarie, au Thibet ; de nombreuses églises s’étaient élevées au milieu de ces peuples si longtemps inconnus aux Européens, et l’Évangile y avait fait des progrès considérables. Il n’y eut pas à cette époque une seule région de l’extrême Orient, si cachée et si reculée qu’elle fût, où quelque moine intrépide ne portât ses pas. Les prédicateurs de l’Évangile se fai-