Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/293

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et demi consécutifs. Vers la fin du jour, nous entendîmes la voix d’un homme qui criait dans le désert, et, quoiqu’il nous fût impossible de l’apercevoir, nous dirigeâmes nos pas vers l’endroit d’où cette voix partait. Nous rencontrâmes un paysan qui nous donna de bonnes nouvelles. » D’abord le compagnon de d’Andrada, ce frère qui était resté à Mana, à cause du mauvais état de sa santé, était entièrement rétabli et se disposait à partir avec la caravane. Les autorités du district étaient mieux disposées envers le missionnaire, car au lieu de vouloir le faire prisonnier, elles lui envoyaient quelques provisions, de la farine d’orge, du miel et quelques fourrures pour le défendre contre le froid ; comme on avait jugé qu’il lui aurait été impossible de traverser, dans cette saison, la vaste plaine du désert, on avait fait partir un émissaire pour le ramener et le guider vers un endroit sûr, où il pourrait attendre la caravane.

Le P. d’Andrada, réconforté par les bonnes paroles qu’il venait d’entendre, s’abandonna avec confiance à la conduite de son guide, et arriva, après trois jours de marche, dans une gorge de montagne habitée par des bergers qui leur donnèrent sous leur tente une franche et cordiale hospitalité. La caravane qui était partie de Mana ne tarda pas à les rejoindre, et d’Andrada eut la consolation de revoir en bonne santé le frère qu’il avait laissé si malade. Il avait lui-même retrouvé ses forces ; quelques jours de repos et les bons laitages des montagnes avaient suffi pour lui rendre toute sa vigueur. « Alors, dit-il, je me portais mieux que jamais, et je n’avais d’autre incommodité qu’une grande