Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/300

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parangue et qu’ils surent que le P. d’Andrada avait promis d’y retourner, tous brûlèrent du désir de l’accompagner et d’aller consacrer leur zèle à cette mission. Le provincial des Indes, désireux de faire prospérer les germes de salut déposés sur cette terre envahie depuis longtemps par les superstitions bouddhiques, s’empressa de faire repartir le P. d’Andrada, auquel il donna pour compagnons quatre autres missionnaires.

Cette nouvelle colonie d’apôtres se mit en chemin au commencement de juin 1625. « Nous eûmes, dit le P. d’Andrada, bien des obstacles à surmonter, quoiqu’ils ne fussent pas comparables à ceux de mon premier voyage. Nous arrivâmes au Thibet dans le courant du mois d’août. Notre retour fit un grand plaisir au roi, car il envoya à quatre journées au-devant de nous des hommes et des chevaux chargés de présents, avec des ordres pour qu’on nous reçût avec honneur dans tous les lieux où nous devions séjourner. Arrivés à la ville de Caparangue, nous fûmes logés dans une maison voisine de celle du fils du roi. Quelques jours après, le roi, étant obligé de partir pour une guerre très-importante, nous fit appeler et nous pria de lui donner la bénédiction. Cette expédition dura un mois et demi. Dès qu’il fut de retour, il résolut de s’instruire des principaux points de la religion chrétienne, mais il fallut attendre que nous sussions la langue du Thibet… »

Le P. d’Andrada nous a laissé dans une de ses lettres, datée du 15 août 1626, quelques détails curieux sur les mœurs et les habitudes des Thibétains. Il les a vus tels que nous les avons retrouvés deux siècles plus tard, et que nous avons essayé de les décrire dans notre