Une demi-heure nous suffit pour opérer notre déménagement de Kounboum à Tchogortan. Après avoir longé pendant quelque temps les flancs arides d’une haute montagne, nous descendîmes dans une grande vallée, au milieu de laquelle coulait un ruisseau dont les rives étaient encore bordées de glace. Le pays nous parut fertile en assez bons pâturages ; mais, à cause de la froidure du climat, la végétation y est extrêmement paresseuse et tardive. Quoique nous fussions au mois de mai, les germes naissants qui sortaient de terre donnaient à peine à la vallée une teinte jaunâtre.
Un Lama, d’une figure rouge et bien rebondie, vint au-devant de nous, et nous conduisit à l’habitation que l’administrateur de la lamaserie nous avait fait préparer. Nous