Page:Huc - Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine pendant les années 1844-46, tome 2.djvu/182

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pendant huit jours entiers. On en consacra cinq autres au triage et à la classification des divers articles. Le quatorzième jour, on en distribua une petite quantité à chaque étudiant, la majeure partie demeurant la propriété de la Faculté de médecine. Le quinzième jour enfin fut un jour de fête. Il y eut un grand festin, composé de thé au lait, de farine d'orge, de petits gâteaux frits au beurre, et de quelques moutons bouillis. Ainsi, se termina cette expédition botanico-médicale, et l'illustre Faculté reprit gaiement le chemin de la grande lamaserie.

Les drogues recueillies à Tchogortan sont déposées à la pharmacie générale de Kounboum. Quand elles ont été complètement desséchées à la chaleur d'un feu modéré, on les réduit en poudre, puis on les divise par petites doses qu'on enveloppe proprement dans du papier rouge étiqueté en caractères thibétains. Les pèlerins qui se rendent à Kounboum, achètent ces remèdes à un prix exorbitant. Les Tartares-Mongols ne s'en retournent jamais sans en emporter une bonne provision ; car ils ont une confiance illimitée en tout ce qui vient de Kounboum. Sur leurs montagnes et dans leurs prairies ils trouveraient bien les mêmes plantes et les mêmes racines ; mais quelle différence avec celles qui naissent, croissent et mûrissent dans le pays même de Tsong-Kaba !

Les médecins thihétains sont aussi empiriques que ceux des autres pays. Ils le sont même, peut-être, un peu plus. Ils assignent au corps humain quatre cent quarante maladies, ni plus ni moins. Les livres que les Lamas de la Faculté de médecine sont obligés d'étudier, et d'apprendre par cœur, traitent de ces quatre cent quarante maladies ;