Page:Huc - Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine pendant les années 1844-46, tome 2.djvu/369

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homme avait eu la simplicité de croire que nous attacherions une grande importance à ce que l'empereur de Chine eût une bonne opinion de nous.

D'après les ordres de Ki-Chan, nous devions nous mettre en route après les fêtes de la nouvelle année thibétaine. Il n'y avait pas encore deux mois que nous étions arrivés à Lha-Ssa, et nous y avions passé déjà deux fois le nouvel an, d'abord à l'européenne et ensuite à la chinoise ; c'était maintenant le tour de la manière thibétaine. Quoique à Lha-Ssa on suppute l'année comme en Chine, d'après le système lunaire, cependant les calendriers de ces deux pays ne s'accordent pas ; celui de Lha-Ssa est toujours en arrière d'une lune sur celui de Péking. On sait que les Chinois, les Mongols, et la plupart des peuples de l'Asie orientale, se servent dans leurs calculs chronologiques d'un cycle sexagénaire composé de dix signes appelés troncs, et de douze qui portent le nom de branches. Chez les Tartares et les Thibétains, les signes du cycle dénaire sont exprimés par les noms des cinq éléments répétés deux fois, ou par les noms des cinq couleurs avec leurs nuances femelles. Les noms de douze animaux marquent le cycle duodénaire.