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Page:Huc - Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine pendant les années 1844-46, tome 2.djvu/402

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Lama Dsiamdchang, nous eûmes en effet l'honneur de souper en la compagnie de Ly, le Pacificateur des royaumes, qui logeait dans une chambre voisine de la nôtre. Ly-Kouo-Ngan fut très-aimable, et nous donna de nombreux détails sur la route que nous allions faire, et qu'il parcourait lui-même pour la huitième fois. Afin que nous pussions avoir tous les jours des notions précises sur les contrées que nous traverserions, il nous prêta un ouvrage chinois, renfermant un itinéraire de Tching-Tou, capitale du Sse-Tchouen à Lha-Ssa. Cet ouvrage est intitule : Ouï-Tsang-Thou-Tchi, c'est-à-dire, Description du Thibet, accompagnée de gravures. Celle compilation de plusieurs autres notices chinoises, concernant le Thibet, a été rédigée par un Mandarin, nommé Lou-Houa-Tchou, qui, dans la cinquante-unième année de Kien-Long (1786), était chargé de la direction des vivres de l'armée chinoise. Le P. Hyacinthe, archimandrite russe à Péking, a publié une traduction de cette espèce de géographie du Thibet. M. Klaproth, après avoir revu, corrigé et enrichi de notes le travail du traducteur russe, l'a fait insérer dans le Journal Asiatique, de Paris (1)[1]. La partie de cet ouvrage chinois qui concerne la route de Lha-Ssa à la province du Sse-Tchouen, et que nous avons eue journellement sous les yeux pendant notre voyage, est d'une exactitude remarquable ; mais cet itinéraire sec et laconique, ne peut offrir de l'intérêt qu'aux personnes qui s'occupent spécialement de géographie, ou qui parcourent les lieux dont il parle. Ce n'est qu'une aride nomenclature, étape par étape, des lieux qu'on rencontre

  1. (1) Nouveau Journal Asiatique, 1re série, tom. 4 et 8.