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28 l’ART DE VIOLON EN ANGLETERRE.

Fondation

Les seules compositions imprimées de cet artiste se trouvent dans la collection publiée par Henri Playford, sous le titre de Division-Violin Londres, 1692. Hawkins [History of Theory and pratice of mus., p. 682, éd. 1853) adonné une sarabande de Baltzar pour violon seul, sans basse continue.

A la Restauration, ce violoniste obtint, avons-nous dit, la place de maître des concerts de Charles II ; mais il ne jouit pas longtemps de cette charge, car son intempérance le conduisit au tombeau dans le mois de juillet 1663.

Jean Banister (né à Saint-Gilles, près de Londres, 1630), lui succéda dans cette charge. S’il fut le premier violon un peu remarquable dont puisse se glorifier l’Angleterre, il devait à la France le perfectionnement de son talent et il perdit sa place pour avoir dit devant le roi que le talent


public à Londres, et qui l’exécuta. Ses concerts eurent lieu d’abord dans sa propre maison. Le magasin de charbon était au rez-de-chaussée et la salle de concerts au-dessus. Celle-ci était longue et étroite, et le plafond en était si bas, qu’un homme d’une taille élevée aurait eu de la peine à s’y tenir debout. L’escalier de cette salle était en dehors, et ne permettait guère d’y arriver qu’en se traînant. La maison elle-même était si petite, si vieille et si laide, qu’elle semblait ne convenir qu’à un homme de la dernière classe. Néanmoins, tel était l’attrait des séances de Britton, que la plus brillante société de Londres s’y rassemblait. Il parait que l’entrée fut gratuite pendant quelque temps; mais on finit par établir une souscription de dix schellings par an, pour laquelle il fut stipulé que l’on aurait le privilège de prendre du café à un sou la tasse. Les principaux exécutants de ces concerts étaient le docteur Pepusch), Haëndel, Banister, Henry Needler, John Hughes, Wollaston, le peintre, Philippe Hart, Henry Abeil, Wichello, etc. Le fameux violoniste Mathieu Dubourg y joua, encore enfant, son premier solo. Parmi les auditeurs habituels se trouvaient les comtes d’Oxford, de Pembrock et de Sunderland. Britton avait rassemblé une collection précieuse de livres, de musique et d’instruments, qui fut vendue fort cher après sa mort. Il avait copié lui-même une si grande quantité de musique ancienne, que cette seule partie de sa collection fut vendue 100 livres sterling, somme considérable pour le temps. Il composait aussi et jouait fort bien du clavecin. — (Fétis, Biographie des Musiciens)