Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/174

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Triboulet.

Effrayant. Quel dessein avez-vous ? Tout est prêt.
Ne me le reprends pas, cela m’étoufferait !
Écoute. Va chez moi, prends-y des habits d’homme,
Un cheval, de l’argent, n’importe quelle somme,
Et pars, sans t’arrêter un instant en chemin,
Pour Évreux, où j’irai te joindre après demain.
— Tu sais, ce coffre auprès du portrait de ta mère ?
L’habit est là. — Je l’ai d’avance exprès fait faire. —
Le cheval est sellé. — Que tout soit fait ainsi.
Va. — Surtout garde-toi de revenir ici,
Car il va s’y passer une chose terrible.
Va.

Blanche.

Va.Venez avec moi, mon bon père !

Triboulet.

Va. Venez avec moi, mon bon pèreImpossible.
Va. Venez avec moi, mon bon père ! Il l’embrasse.

Blanche.

Ah ! je tremble !

Triboulet.

Ah ! je tremble ! À bientôt !

Il l’embrasse encore. Blanche se retire en chancelant.

Ah ! je tremble ! À bientôt ! Fais ce que je te dis.


Pendant toute cette scène et la suivante, le Roi et Maguelonne, toujours seuls dans la salle basse, continuent de se faire des agaceries et de se parler à voix basse en riant. — Une fois Blanche éloignée, Triboulet va au parapet, et fait un signe. Saltabadil reparaît. Le jour baisse.