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Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/96

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Blanche, lui posant la main sur le front.

Mon Dieu ! Vous soupirez : quelques chagrins secrets,
N’est-ce pas ? Dites-les à votre pauvre fille.
Hélas ! je ne sais pas, moi, quelle est ma famille.

Triboulet.

Enfant, tu n’en as pas !

Blanche.

Enfant, tu n’en as pas ! J’ignore votre nom.

Triboulet.

Que t’importe mon nom !

Blanche.

Que t’importe mon nom ! Nos voisins de Chinon,
De la petite ville où je fus élevée,
Me croyaient orpheline, avant votre arrivée.

Triboulet.

J’aurais dû t’y laisser. C’eût été plus prudent.
Mais je ne pouvais plus vivre ainsi cependant.
J’avais besoin de toi, besoin d’un cœur qui m’aime.

Il la serre de nouveau dans ses bras.
Blanche.

Si vous ne voulez pas me parler de vous-même…