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MM. de Lamartine et Ballanche arrivent à la fin du premier tour. M. Thiers arrive au commencement du second ; ce qui fait 34.

Le directeur demande à M. Thiers s’il a promis sa voix. Il répond en riant : — Non, et ajoute : — Je l’ai offerte. On rit.

M. Cousin, à M. Lebrun, directeur : — Vous ne vous êtes pas servi de l’expression sacramentelle. On ne demande pas à l’académicien s’il a promis sa voix, mais s’il l’a engagée.

Il y a un fauteuil vide près de moi. De Vigny est absent. Pongerville est allé voter à l’écart. J’ai à ma droite Feletz et à ma gauche Scribe.


SECOND TOUR.

34, majorité 18.

Émile Deschamps 2 voix.
Victor Leclerc 18
Empis 14

Empis, 18, nommé. La nomination a été déterminée et faite par MM. de Lamartine et Ballanche.

En sortant, j’ai rencontré Léon Gozlan, qui m’a dit : — Eh bien ? — J’ai répondu : — Il y a eu élection. C’est Empis.

— Comment l’entendez-vous ? m’a-t-il dit.

— Des deux manières.

— Empis ?…

— Et tant pis !




X

Aujourd’hui mardi, 9 mars, à cinq heures moins un quart de l’après-midi, on admirait encore le récit de Théramène à l’Académie. M. Mérimée lisait les poëmes envoyés au concours pour la découverte de la vapeur. Il lit mal les vers. M. Viennet l’a interrompu et lui a dit : — Vous tueriez le récit de Théramène !




XI

16 mars 1847.

Aujourd’hui, à l’Académie, en écoutant les poèmes, mauvais jusqu’au grotesque, qu’on a envoyés au concours de 1847, M. de Barante disait : — Vraiment, dans ce temps-ci, on ne sait plus faire les vers médiocres.