Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Choses vues, tome II.djvu/157

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sorte d’alcôve tendue de noir sur une estrade, sous un drap de deuil, entre deux rideaux semés de larmes, sous un monceau de branches vertes, lierre et laurier. J’ai cueilli quelques feuilles et j’ai baisé le cercueil. Je lui ai un peu parlé bas.

Puis je suis redescendu. Quand nous avons mis pied à terre on a fermé le wagon. Vacquerie, Meurice et Allix, qui vont la conduire à Villequier, sont remontés dans le convoi. Je suis resté là, regardant le convoi s’en aller dans la nuit.

Après quelque temps, Charles m’a touché l’épaule. Un honorable habitant de Quiévrain, M. Pitot, nous offrait l’hospitalité. Nous nous sommes dirigés vers la sortie de la gare. Rochefort m’a offert son bras. Je lui ai dit : Vous venez de voir la voiture dans laquelle je rentrerai en France.


29 août. — La maison Pitot est tout près de la gare. L’hospitalité a été cordiale et attendrie. Nous y avons passé la nuit. Dans ma chambre, il y avait le volume illustré les Misérables. J’ai écrit dessus mon nom et la date, laissant ce souvenir à mon hôte.

Ce matin, à neuf heures et demie, nous sommes repartis pour Bruxelles où nous sommes arrivés à midi.

30 août. — Propositions de M. Lacroix pour mes ouvrages inédits. Allons ! il faut se remettre au travail et rentrer dans la vie. Devoir.

1er septembre. — Nouvelles de Villequier. Paul Meurice a parlé admirablement. L’enterrement est fait. J’ai dit de graver sur la tombe :


ADÈLE
femme de victor hugo


5 septembre. — Auguste Vacquerie m’a envoyé trois fleurs prises le 4 septembre sur les trois tombeaux.