Cher Ulric, nos cœurs se comprennent à travers l’absence, et nos mains se serrent à travers l’espace.
Espérons, confions-nous. Le ciel est noir, mais il redeviendra rose. Comment douter du dénouement ? Il sera évidemment bon pour le genre humain tout entier ; espérons ! c’est Dieu qui fait la pièce et c’est la France qui joue le rôle.
Je vous envie vos arbres, votre mer et votre esprit.
Aimez-moi !
Je sais, madame, l’affreuse douleur qui vous frappe[2], je l’ai dit à ma femme qui a pleuré. Tous les jours, je veux aller vous voir, mais je suis dans un tourbillon. Ce serait une douceur pour moi de vous serrer la main. Je comprends à quel point la souffrance est poignante pour une femme de votre cœur et de votre génie ; toute consolation est inutile, hélas ! pourtant songez à Dieu et regardez dans le ciel. J’ai là un ange que j’y revois, vous y reverrez le vôtre.
Je mets ma douloureuse sympathie à vos pieds.
Cher poëte, je ne vous vois plus, on me dit que vous êtes malade, et moi qui vous lisais tout à l’heure, jamais je ne vous ai trouvé mieux portant. Avec quelle admirable verve vous avez fouaillé ce sauvage qui s’ap-