les servir. L’éditeur le doit. — Le chapitre d’Auguste est bien beau. J’ai perdu mes deux frères ; lui et vous, vous et lui, vous les remplacez ; seulement j’étais le cadet ; je suis devenu l’aîné. Voilà toute la différence[1].
Je reçois, cher Lamartine, votre lettre, ce serrement de main dans lequel vous avez mis une grande âme. En même temps que votre lettre, vos deux premières livraisons[2] m’arrivent comme si vous vouliez me payer tout de suite la liasse de vers que je vous envoie[3] en magnifique prose qui est de magnifique poésie.
Peut-être me lisez-vous en ce moment, et j’en suis fier. Mais ce qui est certain, c’est que je vous lis, et je suis heureux.
Nos âmes sont diverses, mais nos cœurs se touchent ; vous le dites et je le sens. Il y a entre nous une sorte de fraternité haute et douce. Ces belles pages poignantes, grandes et tendres que je viens de lire me laissent un rayon dans la pensée et une larme dans les yeux[4].
Vous aussi, vous avez une admirable femme. Mettez moi à ses pieds.
Merci, madame, de cette précieuse larme que vous laissez tomber sur ci livre, vous êtes une âme forte et haute, et Dieu, en vous mesurant l’épreuve,