Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome II.djvu/375

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temps de faire pour les Misérables ce que vous avez si admirablement fait pour La Légende des Siècles. Ne vous gênez donc pas pour refuser net au nom de votre triomphe de cet hiver qui vous attend, vous réclame et vous accapare.

J’aurais des millions de choses à vous dire. Vous trouverez sous ce pli un bon de 400 fr. M. Lacroix vous remettra les 400 fr. en échange du bon. La première partie des Misérables est entre ses mains.

Sur les 400 fr. remettez, je vous prie, à mon cher petit Charles les 125 fr. de son mois de décembre, et soyez assez bon pour garder le surplus, en réserve.

Voudriez-vous bien transmettre à M. Hetzel le mot ci-inclus.

Je vous embrasse et je vous embrasse.

V.

Votre conseil fait loi. On imprimera à Paris, on fera deux éditions à la fois pour Paris, une in-8o, l’autre in-18 populaire. Vous voyez que vous n’avez qu’à parler[1].


À Auguste Vacquerie[2].


Dimanche 8 [décembre 1861].

Cher Auguste, je suis perplexe, je vous sais occupé de votre prochaine grande œuvre, et je n’ose vous demander un atome de votre temps pour les Misérables. Faites pour le mieux, si vous pouvez m’aider, ce sera admirable pour moi ; si vous ne le pouvez pas, je battrai des mains à un meilleur emploi de votre temps. Meurice est dans la même situation que vous. Je me mets tout de même sous vos quatre ailes.

M. Lacroix vous verra, causez avec lui, vous qui êtes de si excellent conseil. Je pense que la première partie, Fantine, pourra paraître fin janvier. Je suis ici dans les ouvriers, ce qui complique encore mon labeur ; je fais bâtir sur mon toit un cristal palace de six pieds carrés. J’y aurai une petite cheminée et une petite table, avec le ciel et l’océan pour assaisonnement.

Les contrefaçons des Misérables s’annoncent et menacent avec pas mal

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.