Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome II.djvu/470

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dedans bien des choses que nous eussions lues au dessert, tu sais, mon Victor. Mais ces charmants jours sont passés. Je travaille, je travaille. Bruxelles est au bout de mon livre. Il me tarde de vous revoir tous, mes bien-aimés.

V.[1]


À Théodore de Banville[2].


Hauteville-House. — 14 février 1864.

À mes deux lettres de cet hiver, vous répondez par cette ode splendide[3]. Vous êtes le génie du conte arabe, vous donnez une perle pour deux cailloux. Et c’est dans mon océan, c’est dans cette mer qui est à moi comme je suis à elle, c’est dans cette furieuse écume dont je suis entouré, que vous avez péché cette perle. Quel cœur et quelle âme dans ces strophes, ô mon poëte ! Mon fils s’est interrompu de traduire Shakespeare pour les lire et relire tant qu’il les sait, et hier soir il nous les a dites les larmes aux yeux. Mon émotion est profonde. Je ne vous remercie pas, je vous aime.


Quando te aspiciam !
Victor Hugo.

Félicitez de ma part les écrivains de ce recueil excellent et charmant la Revue nouvelle[4].


À Auguste Vacquerie.


H.-H. 18 février [1864].

Shakespeare, de même que Profils et Grimaces, n’est point un livre purement littéraire ; l’art pour l’art ne m’est pas plus possible, après surtout les grandes épreuves subies, qu’à vous, cher Auguste ; et en avançant dans la lecture de mon livre, vous avez dû remarquer que le sujet déborde le titre, si grand que soit le titre. Cette ubiquité de ce livre présent à toutes les questions veut être expliquée, et j’ai écrit ce bout de préface qui, je crois, vous plaira. En outre, j’indique, ce qui est nécessaire, le lien qui rattache

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.
  3. L’Île,' paru dans la Revue nouvelle, de décembre 1863.
  4. Collection Louis Barthou.