Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome III.djvu/117

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en l’engageant à n’en rien publier. — L’Étoile ne publierait que le fait et non la lettre.

J’ai bien peu de temps pour poser. Cependant, quand je serai à Bruxelles, nous reparlerons du jeune sculpteur de Hal. Avez-vous vu quelque chose de lui ?

Hauteville-House est encombré de visiteurs. L’Angleterre se met à m’adorer. Lettres, journaux, etc., pleuvent. — Tout ceci vous intéresserait. — Je vous serre dans mes bras, mes bien-aimés[1].


À Madame Victor Hugo[2].


H.-H., 6 février.

Chère bien-aimée, vite un mot de réponse à ta douce lettre. Je n’ai encore rien reçu de M. Axenfeld[3] ; rien ne m’arrive qu’après quarantaine. Dès que j’aurai son travail[4], je lui écrirai. Je connais son haut mérite et sa grande intelligence. Dis-le lui. J’embrasse mon charmant docteur Allix ; c’est moi qu’il guérit en me donnant de bonnes nouvelles de toi. Une troupe d’acteurs errants est venue ici me donner une représentation d’Hernani. Entre quatre murs, sans décor, sans rien, comme on jouait Shakespeare il y a deux cents ans. Je me suis vu dans la charrette de Thespis. Du reste, foule guernesiaise, sixty, criant Hurrah pour Hugo, acclamations. — Tu verras la Gazette. Je n’ai plus que la place de te serrer dans mes vieux bras.

V.[5]


À Paul Meurice[6].


H.-H., 6 février.

Oui, mettez ces oiseaux en frontispice aux Chansons des rues et des bois[7]. Cela exprimera un des côtés du livre. Voilà plus d’un mois que je veux vous écrire, et les heures s’en vont pêle-mêle sans que je puisse faire ce qui me plairait le plus. C’est inouï à quel point ma solitude est un tourbillon. Si vous lisiez les deux cents lettres que je reçois par semaine, vous seriez

  1. Bibliothèque Nationale. — Publiée en partie dans Actes et Paroles. Pendant l’exil. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.
  2. Inédite.
  3. Docteur Axenfeld, auteur de plusieurs traités de médecine.
  4. Rapport sur les progrès de la médecine en France.
  5. Bibliothèque Nationale.
  6. Inédite.
  7. Victor Hugo avait envoyé à Paul Meurice pour le 1er janvier 1868 un dessin représentant un nid d’oiseaux. Ce dessin, relié en tête de l’édition originale des Chansons des rues et des bois, a été donné par Paul Meurice à la Maison de Victor Hugo.