Cher Auguste, c’est fini. Je suis accablé et navré. Elle est morte ce matin à 6 h. 1/2. Elle n’avait jamais été si bien en apparence. Le 24, je lui faisais faire le tour de Bruxelles en calèche. Elle était gaie et souriait à tout. Avant-hier, attaque ; hier, agonie ; aujourd’hui, mort. Nous sanglotons et je vous écris. Elle a demandé d’être portée à Villequier, près de sa fille, près de notre enfant bien-aimé, près de ces deux êtres adorés qui sont là et que nous pleurons tous à jamais. Je vous l’envoie. Recevez ce corps. Dieu recevra l’âme.
À vous profondément.
Allix a été admirable. Il est venu. Il la remmène[1].
Votre lettre ressemble à votre main pressant la mienne. Je suis accablé, mais j’espère. J’attends la vie suprême qui est dans la mort. Vous aussi, vous avez foi dans ce sublime et infaillible avenir. Votre grande âme ne peut nier l’âme.
Cette douce morte était une vaillante et fière compagne. Elle avait toutes les grandeurs, y compris la bonté. Elle m’aimait. Je pleure profondément.
Merci, mon admirable ami.
Meurice, mon doux et noble ami, je lis vos adorables adieux à cette chère morte[4], et voici mes larmes qui recommencent. Cela ne coulait plus, et m’étouffait. Vous me faites pleurer. Merci.