Vous êtes, madame, une âme charmante et une grande âme. Vos larmes consolent les miennes. L’amie inconnue devient désormais l’amie préférée. C’est votre cœur que vous m’envoyez ; je l’accepte, attendri. Je pleure, mais celle qui est morte, grande âme aussi, vous sourit. Je me mets à vos pieds.
Chers enfants, je vous transmets cette dépêche qui m’arrive[4]. Voyez ce qu’il y a à faire.
Tendre embrassement.
Une conversation entre nous eût été utile avant le retour de M. Alb. Millaud. Rien n’est possible sans Meurice et Vacquerie. L’Hôtel de la Poste attend demain à dîner notre cher Henri Rochefort[5].
Je viens de lire vos vers dans la Liberté. J’ai rêvé, pleuré, je vous écris. Je sens que je vous aime bien. Comme votre grande âme parle de cette grande âme ! Cher poëte, vous dites tout avec une exquise originalité et une émotion profonde. Vous êtes puissant et familier, comme tous les vrais poëtes. Je vous loue, je devrais me borner à vous serrer la main, mais je ne puis
- ↑ Sophie Galitzine, après la mort de son premier mari, était venue à Paris en 1863 et s’était remariée en 1873. Elle mourut à Paris, en 1888.
- ↑ Communiquée par la Société pour les Relations culturelles entre l’U. R. S. S. et l’étranger.
- ↑ Inédite.
- ↑ La dépêche était de Mme Jules Simon qui avertissait qu’elle serait à Bruxelles le 27. Elle devait être la marraine de Georges Hugo, Henri Rochefort étant le parrain. Le baptême eut lieu le 3 octobre.
- ↑ Bibliothèque Nationale.
- ↑ Inédite.