Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome III.djvu/289

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Je vous ai envoyé une dépêche. Quand ce mot vous arrivera, je pense que Victor sera en route pour revenir à Bordeaux. Je veux emporter Charles. Nous le mettrons à Paris avec mon père ou à Villequier avec sa mère.

Aimez-moi.

V.


À Madame Edgar Quinet[1].


15 mars. Bordeaux.
Madame,

Vos paroles me pénètrent comme une lumière. Vous êtes la grande compagne d’un sublime esprit. Je suis accablé de douleur. Les cœurs comme le vôtre sont le point d’appui de ceux qui souffrent. Aimez-moi. J’embrasse Quinet. Je suis à vos pieds.

Victor Hugo[2].


À Paul Meurice et à Auguste Vacquerie.


17 mars.

Chers amis, Barbieux[3] part et vous portera ce mot. Il nous précédera d’un jour. Nous partirons demain vendredi 18 et nous serons à Paris samedi 19, vers midi. Nous arriverons avec le cercueil de ce doux et grand bien-aimé. Je voudrais le déposer près de mon père. Il y a de la place, celle que je me réservais. La tombe de mon père est au Père-Lachaise. Il faudrait qu’elle fût ouverte et toute prête. Voulez-vous, mes admirables amis, vous charger de tout cela ? corbillard, voitures, etc. Le corbillard nous attendrait à la gare d’Orléans, ainsi que les voitures, et nous irions droit au cimetière. Voilà trois nuits que je n’ai dormi. Je vous embrasse, chers, chers amis.

V. H.[4]


À Jules Janin.


Paris, 20 mars 1871.

Vous vous souvenez, vous m’aimez. C’est un rayon dans mon deuil. Le fils tout petit prenait votre main dans la sienne ; le père vieux appuie son

  1. Inédite.
  2. Bibliothèque Nationale. — Nouvelles acquisitions françaises.
  3. Gérant du Rappel.
  4. Actes et Paroles. Depuis l’exil. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.